Réseau routier et paroisse de Paris – I

L’été dernier (mai à août 2019), j’ai eu la chance d’être recruté comme stagiaire pour la professeure Sophie Abdela. Lors de ce stage, j’ai eu à travailler à partir de sources primaires qui ont été dépouillées aux archives nationales de France. Les tâches qui m’ont été données étaient multiples. Je devais initialement constituer une base de données qui contiendrait les différents « acteurs » identifiés dans les sources. Puis, dans un deuxième temps, je devais réaliser un SIG (système d’informations géographiques) dans lequel il serait possible de contenir l’ensemble des données colligées dans ladite base. Bien que nous ayons rencontré de nombreux problèmes, surtout en ce qui a trait à l’uniformisation des données présentes dans les sources, le résultat final est, pour le moins, intéressant. Toutefois, avant de se lancer dans la présentation des conclusions, il importe d’illustrer le chemin que je dus emprunter pour arriver ou j’en suis aujourd’hui.

Le projet initial

Lorsque j’ai commencé à travailler pour la Pre Abdela, elle m’a confié la tâche de repérer tous les individus présents dans deux séries issues des archives du Parlement de Paris, elles-mêmes conservées aux archives nationales de France. Qu’il s’agisse de prisonniers ou d’employés des différentes prisons parisiennes, je devais colliger différentes données (nom, âge, professions, domicile, etc.) dans un fichier Excel qui avait préalablement été construit par Sophie.

Image de la dite base de données

En parallèle, je devais réfléchir à une manière dont il serait possible de joindre, tel qu’énoncé plus haut, les données des acteurs à une carte. Bon en mal en, la réalisation de la base de données a progressé rapidement tout au long du mois de mai et du mois de juin. C’est donc à ce moment que je me suis lancé dans la réalisation du fameux SIG dont il sera question dans ce carnet de recherche.

Pour
ce faire, j’ai travaillé avec le logiciel QGIS. Pour ceux qui ne le connaissent
pas, il s’agit d’une logiciel libre de droits, qui permet de réaliser des
cartes. Dès lors, j’étais confronté à deux avenues : 1 — Travailler à
partir de cartes anciennes géolocaliser, au risque de perdre un peu de
précision  2 — Travailler avec des données vectorielles déjà produites par
la communauté scientifique. En vue d’économiser du temps, j’ai choisi la
deuxième option. J’ai donc entamé des recherches afin de trouver un site web qui
hébergerait de telles données. C’est alors qu’un collègue (Joshua Vachon) me
fit part d’ALPAGE (AnaLyse diachronique de l’espace urbain PArisien :
approche GEomatique), un projet collaboratif de création de données
vectorielles et matricielles du Paris médiéval et moderne. C’est en navigant
sur leur site que j’ai découvert le jeu de données de Paul Rouet, ce dernier,
qui à partir d’une carte d’Edme Verniquet, a réalisé une carte des îlots de Paris vers 1789.

C’est à ce moment qu’une idée me vint à l’esprit : pourquoi ne pas prendre ces données et remplir les vides qui composent les Îlots.

Ici il est possible de voir les données construites par Paul Rouet ainsiq ue les « vides » entre les îlots. APUR © ALPAGE : P. ROUET

De cette manière, je me retrouverais en possession de données représentant le cadastre urbain et auxquels je pourrais joindre le fichier Excel comportant les renseignements relatifs aux acteurs.

Couche des rues faite à partir des données de Paul Rouet

Afin d’agrémenter la carte, j’ai aussi décidé d’y joindre une deuxième couche, celle-ci qui serait composée de polygones représentant les paroisses de Paris vers 1789. Cela, j’en étais convaincu à l’époque, devait me permettre d’inclure l’ensemble des acteurs identifiés lors du travail avec les archives du parlement de Paris. Quelle erreur ! 

Couche « Paroisses » faite à partir d’une carte de Jean Junié

C’est dans ce contexte que je fus frappé par une bien triste réalisation : de nombreux prisonniers ne donnent aucune information relative à leurs domiciles. Je me retrouvais donc avec une carte qui ne pourrait pas contenir toutes les données colligées pendant le travail avec les archives. De plus, certaines lacunes importantes se sont glissées dans ma méthodologie, principalement en ce qui a trait à l’uniformisation de mes choix quand vint le temps de tracer certaines limites paroissiales. J’ai pris des décisions sans les prendre en note et de cette absence de suivi résultat des incohérences dans le tracé et l’identification de mes shapefiles.

En guise de récompense, je me suis promis de publier les résultats sur une plateforme que vous connaissez fort probablement : Historiamatica. Je me suis alors mis à la tâche d’écrire un article dans lequel j’explique la méthodologie derrière la réalisation de ce SIG, les sources avec lesquelles j’ai travaillé, les utilités scientifiques de cet outil, etc. Or, lorsque j’ai terminé mon texte, je me suis retrouvé confronté à un problème majeur : comment mettre ma carte en ligne ?

Telle était ma situation en date du 13 janvier 2020 lorsque la session d’hiver débuta.

Pour vous faire patienter en attendant la prochaine publication, voici la carte réalisée à partir du composeur d’impression dans QGIS.

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